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On le voit, l’importance de « savoir-faire » avec les vulnérabilités est primordiale tant la vulnérabilité est potentiellement présente partout et en permanence. Agir rend vulnérable. Ne pas agir rend vulnérable. La question est de savoir quelle action entreprendre pour se déplacer d’une vulnérabilité à une autre sans perdre ses moyens ou sans faire perdre ses moyens au collectif.

La gestion des vulnérabilités est une composante incontournable de la gestion des ressources humaines. Il est de l’intérêt de l’employeur de rendre explicite cette présence. Ainsi les parcours professionnels méritent de s’adapter aux personnes, à leur situation à l’instant t, à leurs appétences, à leur personnalité, à la posture que ces personnes sont capables d’endosser à un moment ou un autre. Et non pas se calquer uniquement à leurs statuts, à leur antériorité ou à des trajectoires décidées de manière un peu automatique en conformité à des référentiels. La prise en compte de la vulnérabilité permet d’être davantage opérationnel dans l’observation de ce qui est devenu un slogan « la bonne personne au bon endroit ».

Comprendre que c’est une ressource

La vulnérabilité est aussi créatrice de valeur. Connaître ses vulnérabilités est une ressource dans la vie en général et dans le travail. Cela permet notamment de savoir ce que l’on peut apporter, dans quelles conditions et là où il convient de s’arrêter. Cela permet de gagner en confiance et donner le meilleur de soi dans un collectif de travail.

Connaître les vulnérabilités de ses équipes apporte au management de l’aide dans la répartition des tâches, ce qui favorise la cohésion entre les personnes et la créativité des unes et des autres.

D’une manière générale, connaître et agir en fonction de ses vulnérabilités favorise l’empathie, le management humain, la confiance, l’intelligence.

La combattre quand elle est handicapante pour l’individu et donc pour l’organisation. Il convient alors d’accompagner les personnes qui souffrent, mais aussi de laisser s’exprimer les conflits, ouvrir les controverses. Créer des collectifs de travail vivants pour parler du travail et de son organisation. Relativiser les pratiques sources de vulnérabilités : la culture du chiffre, les contrôles et reportings, la quête de l’hyper performance, etc.

Que signifie « faire avec » ?

Faire émerger la part de responsabilité de chacun

Au regard des enjeux liés aux vulnérabilités, le professionnalisme prend une dimension supérieure. Aux indispensables compétences techniques et relationnelles, s’ajoutent la capacité d’analyse des situations, des règles du jeu dans l’exercice du travail et une bonne intelligence de ce qui relève des responsabilités de l’institution et de ce qui relève des responsabilités de la personne. En effet, l’individu est lui aussi acteur de sa propre compétence et de sa capacité d’analyse. Il existe une part non répressible de responsabilité de chacun qui ne peut être étranger au mode de résolution ou d’exploitation de ses vulnérabilités. L’individu est responsable du pilotage de sa vulnérabilité, mais il ne peut l’être qu’avec le concours de son employeur.

Améliorer les capacités d’adaptation

La capacité à gérer une situation est liée à la possession des moyens dont on dispose pour y faire face.

Au niveau institutionnel, il ne s’agit pas seulement de communiquer aux équipes toutes les informations qu’il est possible de leur communiquer, mais de mettre en place les conditions de leur bonne appropriation. Une communication n’a d’efficacité que si les managers contribuent à la bonne intelligence des enjeux évoqués.

Au niveau individuel, il s’agit pour les acteurs de se doter des moyens pour appréhender, s’adapter et se préparer aux situations présentes et à venir. 

Positiver la vulnérabilité

La vulnérabilité en tant que potentialité de blessure porte le risque d’avoir à subir les conséquences d’une situation non maîtrisée. Il est de l’intérêt de l’entreprise de savoir bien intégrer sa responsabilité dans le domaine à l’égard de ses personnels. Une mauvaise maîtrise de sa vulnérabilité n’est pas une faute. À ce titre elle ne doit pas être sanctionnée. Mais au contraire, il s’agit d’aider le salarié pour qu’il retrouve des conditions favorables dans l’exercice de son emploi et, au-delà de sa dimension sociale, un puissant facteur de la performance individuelle et collective. Parce que, se retrouvant dans une situation améliorée, le salarié pourra alors positiver sa vulnérabilité.